Réfugiés : La création des CAO supplémentaires à l’automne 2016

Sommaire :

  1. Trois définitions
  2. Un extrait radiophonique du 10 octobre 2016.
  3. Quelques exemples concrets partout en France sans vols, sans agressions !
  4.  L’« exemple » de Saint-Brévin.

1. Trois définitions :

Un Centre d’accueil pour demandeur d’asile (CADA), ça permet :

• D’accueillir les demandeurs d’asile ; D’assurer un hébergement ; D’assurer un accompagnement administratif et juridique pour constituer les dossiers de demande d’asile auprès de l’OFPRA * puis, si le réfugié est débouté, de la CNDA* ; D’assurer un accompagnement social et médical (scolarisation, orientation, examens obligatoires …); De proposer des activités et des animations ; De préparer la sortie du CADA.

L’Hébergement d’Urgence pour demandeur d’Asile (HUDA)

Cette structure propose un hébergement d’urgence transitoire jusqu’à l’obtention d’une place en CADA et/ou d’une réponse définitive des instances de l’Asile et/ou de la préfecture.

Les CAO sont des Centres d’Accueil et d’Orientation de migrants.

Il s’agit de bâtiments disponibles recensée par l’état (via les préfectures qui en demandent la liste aux maires). Ils accueillent de 12 à 50 migrants maximum (60% en accueillent moins de 20) pour 4 mois. En octobre 2015, il en a d’abord été créé 167 répartis sur tout le territoire. 6000 migrants sont passés par ces CAO entre octobre 2015 et septembre 2016.

En février 2016, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, et d’Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable créent le comité de suivi du plan de mise à l’abri des migrants sans-abri.  Et c’est aussi en février 2016 que l’état à travers l’action de Bernard Cazeneuve et Emmanuelle Cosse décide de la création de 283 CAO supplémentaires (soit donc 450 au total) pour pouvoir traiter les difficultés (l’horreur !) quotidiennes de la « Jungle de Calais ».

Les professionnels intervenant dans ces dispositifs assurent l’accompagnement juridique et administratif des personnes accueillies par la constitution et le suivi du dossier OFPRA* et CNDA*. Ils garantissent les premières aides pour l’accompagnement social des personnes hébergées (scolarisation, parentalité, animation, déplacements…) et l’accès aux soins médicaux et psychologiques.

*OFPRA : Office Française de Protection des Réfugiés et des Apatrides
*CNDA : Cours Nationale du Droit d’Asile

2. Un Extrait radiophonique de la chronique de Thomas Legrand sur France-Inter du 11/10/2016

Patrick Cohen : « Ce matin, vous revenez sur la répartition prévue des réfugiés de la jungle de Calais dans des centres d’accueil à travers la France ».

Thomas Legrand : « Oui, parce que le prisme du débat public sur cette question est tristement déformant. Bien sûr, la presse nationale relaie toutes les manifestations (une vingtaine jusque-là), jamais massives, d’habitants, souvent accompagnés de leurs élus locaux pour refuser que s’installent sur leur commune des CAO ou des CADA. Les CAO sont des Centres d’Accueil et d’Orientation de migrants. De toutes petites unités qui regroupent, pour la plupart, moins de 20 migrants, c’est-à-dire 3 ou 4 familles. Il en existe déjà 164 en France, 3000 migrants y sont installés pour 4 mois. 5000 y sont déjà passés depuis novembre dernier. Les CADA hébergent, eux, des demandeurs d’asile. Des centres qui vont de 40 à 200 places dans des plus grandes villes. Depuis la prise de position très hostile de Laurent Wauquiez sur le sujet, beaucoup d’élus locaux, sur les terres desquels l’Etat a repéré des bâtiments, relaient ou organisent la contestation. Des militants d’extrême droite vont même (dans des cas plus isolés) jusqu’à dégrader les bâtiments sélectionnés. Il ne s’agit pas de bâtiments municipaux… Jusqu’ici les préfectures n’ont eu à procéder à aucune réquisition. Les communes n’ont rien à débourser, et ce sont des associations comme France Terre d’Asile qui gèrent les centres pour le compte de l’Etat. »

Patrick Cohen : « Mais, dites-vous, une fois installés, ces centres ne posent aucun problème… »

Thomas Legrand : « Et c’est ça l’évènement inattendu, exceptionnel même compte tenu de l’ambiance désastreuse dans laquelle les tenants du déclinisme déprimés placent le débat public. Depuis novembre – n’en déplaise à ceux qui, à gauche, pensent que la France est avant tout raciste, ou ceux qui, à droite, estiment que nous sommes au bord de la guerre civile à cause des immigrés – aucun incident avec les migrants n’est à déplorer dans aucun centre… bien au contraire, rien que des manifestations de solidarité, de fraternité. Ce n’est pas une vision idyllique, c’est le rapport précis qui remonte des préfectures et de la presse locale qui est d’ailleurs pleine de ces histoires d’entraide, de cours d’alphabétisation, d’échanges de services, de retraités volontaires qui organisent des activités, de familles qui s’invitent. Une grande banderole « Allex village solidaire » orne le clocher d’Allex, ce petit bourg drômois. Ce n’est pas une exception. Plus de 1000 maires ont proposé, d’eux-mêmes, des locaux, de nombreux comités d’entreprise offrent leurs bâtiments de colonies de vacances par exemple pour quelques mois. Sur les 164 communes qui hébergent des CAO, 77 sont de gauche ou écologistes, 68 sont de droite et 19 sans étiquette, donc la solidarité est très bien répartie. Ce qui est remarquable, c’est la généralisation de l’accueil, plutôt que du refus. L’hostilité se manifeste toujours avant, jamais une fois les migrants installés, pour l’instant du moins. Les participants à la primaire de la droite, dont les thèmes de controverse envahissent le débat public, ont une lourde responsabilité dans l’image faussée de peur, de repli, que certains d’entre eux diffusent et qui, pour l’instant, ne correspond pas, pour surprenant que ce soit, à la réalité de ce terrain, qu’ils invoquent pourtant à longueur de meetings. »

3. Quelques exemples concrets de partout en France sans vols, sans agressions !

* Extrait du « Journal des Sables » 26/10/2016 :

Les Sables-d’Olonne, Jungle de Calais : le Pays des Olonnes accueille 13 migrants. 90 migrants en provenance de Calais sont arrivés hier en Vendée annonce la préfecture. Parmi eux, 13 seront hébergés au Pays des Olonnes.

Dans un communiqué, le préfet de la Vendée rappelle que depuis un an, la Vendée, comme les autres départements de la région des Pays de la Loire et de nombreux départements du territoire métropolitain, a accueilli des migrants en provenance de Calais afin que soit organisé, pour un temps limité (quelques mois), le traitement de leur situation administrative.” Leur accueil avait été organisé sur l’ensemble du territoire vendéen que ce soit à La Roche-sur-Yon, Fontenay-le-Comte, Les Sables-d’Olonne et Challans.Depuis le lancement de ce dispositif il y a 1 an, la Vendée a ainsi accueilli 119 migrants en provenance de Calais, annonce la préfecture. A ce jour, 31 ont quitté le département, 36 ont déposé une demande d’asile, 28 ont été hébergés en CADA (Centres d’accueil pour demandeurs d’asile) en Vendée ou ailleurs et 4 en ATSA (Accueil Temporaire Service de l’Asile). 14 autres relèvent de la procédure « Dublin » qui prévoit que les demandeurs d’asile déjà enregistrés dans d’autres pays de l’Union doivent y être reconduits”. Le préfet précise qu’ “aucun incident n’a été enregistré depuis 1 an et que les associations locales interviennent d’une manière adaptée, professionnelle et efficace. Maintenant, dans le cadre de  l’opération de démantèlement du campement de la Lande à Calais, la Vendée a été sollicitée pour accueillir de nouveaux migrants. Ainsi, un travail de recherche de places supplémentaires a été entrepris en lien avec les élus avec le même souci d’organiser un accueil temporaire, encadré et réparti sur le territoire. La capacité d’accueil en Vendée va être pour cela accrue d’une centaine de places sur un total de 10 Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) pris en charge par des professionnels du travail social autour de groupes de taille limitée (de 15 à 20 personnes). Dès hier soir, 90 migrants en provenance de Calais sont arrivés en Vendée. Ils sont hébergés dans les CAO de Fontenay-le-Comte (18 personnes), Saint-Hilaire-de-Loulay (14), Luçon (3), Le Château-d’Olonne (8), Les Sables-d’Olonne (5), La Guérinière (10), et La Roche-sur-Yon (32). Ces personnes peuvent relever de différents régimes : être déjà reconnues comme réfugiées, être demandeuses d’asile déjà enregistrées en France ou dans un autre pays de l’Union Européenne, ne relever d’aucune procédure engagée mais pouvant entamer une nouvelle démarche (demande d’asile par exemple). Elles seront reçues individuellement par des auditeurs de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) pour traiter chaque situation comme cela a été le cas jusqu’ici, conclut le préfet dans son communiqué.

* Extrait de « La dépêche du midi » du 14/9/2016 :

Réfugiés : un centre qui réveille les peurs et les générosités. Crise des migrants

Plus de 150 personnes, dont une grande majorité de Bruniquelois, ont assisté, hier soir, à la réunion de présentation du centre d’accueil des migrants, qui pourrait ouvrir début octobre. On a touché, hier soir, à Bruniquel, les peurs françaises. Et les élans d’humanisme aussi. L’annonce, la semaine dernière, de l’installation, sans doute début octobre, d’un centre d’accueil et d’orientation (CAO) de 24 réfugiés de la jungle de Calais, dans les locaux de l’ancienne gendarmerie de Bruniquel, ne pouvait que cristalliser les angoisses d’une société marquée par le terrorisme sur son sol. Les amalgames vont vite et une telle annonce, même avec le précédent bien géré de Saint-Antonin Noble Val (lire notre encadré) génère souvent des incompréhensions et des colères. Le préfet Besnard, qui avait convoqué cette réunion, avec ses collaborateurs et en présence du maire Michel Montet, ne s’est pas défilé, en introduisant le débat : « La solidarité nationale doit jouer, a expliqué Pierre Besnard. Ce centre fonctionnera pendant trois mois avec le budget de l’Etat et avec des encadrants. Les réfugiés, qui ont quitté leur pays, et sont en grande souffrance, ne seront pas livrés à eux-mêmes ». L’UDAF assurera la gestion du CAO, et les réfugiés, dont on ne connaît pas encore l’identité, recevront des cours de français et seront aidés à faire leurs démarches de demandeurs d’asile : « Ils n’ont pas vocation à rester à Bruniquel », a martelé le préfet. Les explications des autorités passées, les 150 personnes dans la salle ont été invitées à s’exprimer. Si les propos furent parfois vifs, le débat a pu s’instaurer. Sans surprise, les opposants ont regretté qu’ « on ne s’occupe pas des Français qui souffrent». Des voisins immédiats ont exigé des garanties de sécurité pour leurs enfants. Et un ancien militaire s’est demandé « si des personnes dangereuses, fichés S ou radicalisés » ne figureraient pas parmi les 24. Pierre Besnard a répliqué : « Ce sont des personnes qui ont souffert les premières du terrorisme qui seront à Bruniquel». Le ton est parfois monté et des personnes, qui ont la mémoire de l’Histoire, ont rappelé que Septfonds avait accueilli 16 000 réfugiés espagnols. Un parent d’élève, ému, a émis un souhait : « Il faut dépasser nos peurs. Je souhaite profiter de ce qu’ils sont, les rencontrer. Ce sont juste des Humains ! ». « Prenez-les chez vous ! », a lancé une dame à court d’arguments. Le préfet a lancé un appel à la sérénité avant que le débat ne se poursuivre, dehors, dans la chaleur d’un été décidément très chaud…

La Leçon de Saint-Antonin : L’exemple tout récent du CAO de Saint-Antonin a été développé, hier soir. De décembre 2015 à avril 2016 aucune difficulté majeure n’a été signalée, grâce notamment à un « engagement des associations qui sont intervenues et qui continuent à se mobiliser dans le cadre de ce nouveau projet participant ainsi à l’effort de solidarité que la situation actuelle rend nécessaire ». Anaïs Rondeau, animatrice qui a géré ce centre, rappelait hier soir que des migrants, repartis, reviennent de temps à temps à Saint-Antonin et sont accueillis à bras ouverts….

* Extrait du « Courrier vendéen » du 25/10/2016 :

La Guérinière, dix migrants de Calais accueillis : Arrivés il y deux jours, dix migrants, venus de la « Jungle de Calais », ont été accueillis à La Guérinière.

Comme l’indique la maire, Marie-France Léculée, dans un communiqué, « C’est dans ce contexte d’urgence humanitaire que la Commune de La Guérinière a accepté, pour une durée de six mois, de mettre, deux logements « Gendarmes », permettant d’accueillir dix personnes, à disposition de l’association « Passerelles 85 » qui, sur des financements d’État, prendra en charge tous les frais liés à cette action. C’est elle également qui assurera le traitement administratif et l’avancée des dossiers individuels de ces migrants, en lien avec l’Ofpra (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides). »

Et de rappeler qu’à l’automne 2015, le Conseil Municipal de La Guérinière s’était engagé à mettre un logement à disposition d’une association chargée d’accompagner l’intégration d’une famille de réfugiés politiques, venant d’un pays en guerre : « Aucune demande ne nous avait été alors exprimée. Mais dans le cadre de la décision de l’État de démanteler le camp de Calais, de nouveaux besoins de Centres d’Accueil et d’Orientation sont apparus et l’ont amené à se rapprocher des communes qui s’étaient manifestées volontaires. »

Dix hommes sont arrivés à La Guérinière mardi 25 octobre, et ont été pris en charge : « Cette association va être soutenue dans sa démarche par des bénévoles de la Ligue des Droits de l’Homme, du Centre Communal d’Action Sociale. Mais aussi des bonnes volontés qui se manifesteront pour apporter un soutien. C’est elle qui coordonnera les actions qui seront menées pour faciliter l’intégration des personnes accueillies », précise la maire.

* Extrait  « Le courrier du Pays de Retz » du 25/10/2016 :

Au total, ce sont 87 migrants qui ont été accueillis en Loire-Atlantique dans quatre centres d’accueil et d’orientation (CAO) à Saint-Brevin-les-Pins (47 personnes), Nantes (12 personnes) et Saint-Herblain (28 personnes). Il était peu après 20 h à Saint-Brevin, lundi 24 octobre 2016, lorsqu’ils sont arrivés tout droit de Calais où le démantèlement de la jungle a commencé.

« Accueillir ces personnes fuyant les guerres et les persécutions, c’est avant tout répondre à un objectif humanitaire, celui de leur mise à l’abri », indique la préfecture dans un communiqué. « Cette mise à l’abri sera temporaire. Elle doit permettre aux acteurs associatifs d’aider les migrants à constituer, le cas échéant, un dossier de demande d’asile. Il sera procédé ensuite à leur réorientation dans le dispositif d’hébergement déjà existant, dédié aux demandes d’asile (Centres d’accueil de demandeurs d’asile CADA). Les CAO sont gérés par des associations, partenaires de l’Etat qui en assure 100% du financement. Outre un accompagnement administratif, elles proposeront à ces personnes un soutien sanitaire et social. Accueillir ces personnes qui se trouvaient en situation de grande précarité à Calais relève de la solidarité nationale. Comme d’autres territoires, notre département doit répondre à cet impératif. »

C’est la sous-préfète de Saint-Nazaire, Marie-Hélène Valente, qui a accueilli les réfugiés à Saint-Brevin, dans les locaux de la CCAS d’EDF-GDF, avec les membres de l’association Trajet chargés de leur prise en charge durant plusieurs mois. On dénombre donc 47 hommes dont 35 Soudanais, six Afghans, cinq Erythréens et un Tchadien. Ils sont entrés dans les locaux au milieu d’un dispositif de sécurité, sachant que la CCAS avait été la cible de coups de fusil, mardi 4 octobre 2016. L’association Trajet avait préparé leur arrivée. Elle s’appuiera aussi sur un réseau de bénévoles qui ont manifesté leur envie d’apporter leur aide.

4. L’exemple de Saint-Brévin

Le cas de Saint-Brévin (Loire-Atlantique) est très représentatif de ce qui s’est passé dans plusieurs communes qui partageaient certaines caractéristiques : une même taille moyenne (5 à 15000 habitants), une même importance économique du tourisme, une même majorité municipale de droite, et de façon remarquable les mêmes argumentaires : « il n’y a pas eu de concertation ! », « On a été prévenus par la presse ! », « On est mis au pieds du mur ! », « L’état fait ce qu’il veut mais pas chez nous ! » les mêmes chiffres avancés « 70 migrants ! ».

Ci-dessous, une petite chronologie en trois extraits de Francetvinfo.fr des 7 et 17 septembre et 8 octobre 2016

* Extrait de Francetvinfo.fr du 7/09/2016 :

Saint-Brevin devrait accueillir prochainement 70 migrants, sans concertation déplore la mairie. La jungle de Calais devrait être démantelée. Les migrants qui fuient la Syrie doivent être accueillis. Et pour cela, l’Etat cherche des lieux, partout en France. Saint-Brévin les Pins fait partie des communes présélectionnées, sans que le maire n’ait son mot à dire.

La commune de Saint-Brévin les Pins pourrait accueillir des réfugiés dans les semaines ou mois à venir. Vous le savez, le gouvernement a annoncé le démantèlement de la jungle de Calais. Un site de la ville est susceptible d’héberger des demandeurs d’asile. Une décision prise sans concertation et dénoncée par le maire de Saint-Brévin.
C’est le centre de vacances appartenant à la caisse centrale des activités sociales d’Edf qui a été présélectionné pour accueillir temporairement des migrants. L’entreprise publique propriétaire des lieux a donné son accord comme pour d’autres sites qu’elle possède ailleurs en France. Une annonce qui a surpris le maire de Saint-Brévin prévenu par un appel téléphonique en début de semaine.
Dans la petite station balnéaire de 14 000 habitants, cette annonce pas encore confirmée, suscite de nombreuses réactions.

Le Front National de Loire-Atlantique refuse l’accueil de migrants à Saint-Brévin-les-Pins
Dans un communiqué de presse, le Front National de Loire-Atlantique s’oppose vivement à l’accueil des migrants à Saint-Brévin :  » Le Front national (FN) de la neuvième circonscription de Loire-Atlantique vient d’apprendre par les journaux le projet concernant une arrivée de soixante-dix migrants à Saint-Brevin-les-Pins. Les explications de la Préfecture de Loire-Atlantique sont les suivantes : « Nous sommes à la recherche de locaux, et pour le local trouvé, nous avons l’accord des propriétaires. » Le propriétaire, en l’occurrence, est le propriétaire du centre de vacances de Saint-Brévin, ERDF/GDF, donc l’Etat français (actionnaire à 70 %) … donc les Français eux-mêmes.  Parmi ces Français, se trouvent « accessoirement » les habitants de Saint-Brévin. Nous croyons savoir qu’il n’y a pas eu de référendum de réalisé sur le sujet des migrants à Saint-Brévin. Nous sommes en train d’assister à une politique de dissémination sournoise des migrants de Calais, imposée par le ministère de l’Intérieur de façon arbitraire, en outrepassant l’avis des maires et de leurs administrés. Et ceci n’est que le début. Le Front national demande la tenue de référendum consultatif et décisionnel pour toutes les communes du Pays de Retz qui seront concernées par ces arrivées de migrants. Seule l’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République en 2017 sera de nature à préserver la France de ce déferlement programmé. »  

 

* Extrait de Francetvinfo.fr du 17/09/2016 :

À Saint-Brévin, face-à-face entre opposants et partisans à l’accueil de 70 migrants. Deux rassemblements se sont tenus samedi à Saint-Brévin (Loire-Atlantique), l’un pour s’opposer à l’accueil de 70 migrants dans cette ville et l’autre pour apporter son soutien à ce projet dans le cadre du démantèlement de la « jungle

Le maire s’interroge sur l’accompagnement social de ces migrants et la durée de leur hébergement. L’élu assure que « les mairies n’ont pas les moyens d’assurer la logistique ». 

Selon un document interne du ministère de l’Intérieur révélé mardi, 12.000 places environ seront nécessaires d’ici la fin de l’année pour héberger les migrants venus du campement calaisien, qui ne cesse de grossir, et du futur centre de pré-accueil de Paris, qui orientera les migrants vers un hébergement plus pérenne.

 

* Extrait de Francetvinfo.fr du 8/10/2016 :

Saint-Brévin accueillera moins de migrants que prévu. A l’occasion d’un point presse organisé ce vendredi midi en préfecture à Nantes, le préfet de Loire-Atlantique et le maire de Saint-Brévin ont apporté quelques précisions sur l’arrivée annoncée de migrants.

Depuis l’annonce, courant septembre, de l’arrivée de 70 migrants à Saint-Brévin, sur le littoral de Loire-Atlantique, la situation est explosive entre opposants et partisans dans la petite commune.
Cette conférence de presse commune à la préfecture de Loire-Atlantique avec Henri-Michel Comet, le préfet de Loire-Atlantique et Yannick Haury, maire de Saint-Brévin, avait donc pour vocation de clarifier la situation afin d’apaiser les tensions.

 » Nous accueillons  »  les migrants pour qu’ils « reformulent leur projet de vie « , a tenu à rassurer Henri-Michel Comet, le préfet de Loire-Atlantique, » nous les acccueillons pour qu’ils apprennent à connaitre le droit français et puis une fois que ceci est fait, ils quittent le site de Saint-Brévin (…) On est sur une démarche d’expérience de quelques mois, 6-7 mois peut-être « .

Le préfet a également proposé que soient accueillies  » 50 personnes au maximum « , et non 70 comme annoncées jusqu’ici. Des familles et des personnes seules originaires d’Erythrée, du Soudan, d’Irak et de Syrie et en provenance de la jungle de Calais.

 » C’est une association que nous connaissons bien à Saint-Brévin qui s’appelle « Trajet » et qui travaille quotidiennement avec des personnes en situation de précarité, qui sera l’association référente «  explique Yannick Haury, le maire Divers droite de Saint-Brévin,  » ensuite l’Etat s’est engagé à mettre en place un ensemble de mesures qui visent à l’accompagnement des personnes réfugiées, à leur sécurité et aussi à la sécurité des habitants plus largement « .

En ce qui concerne les coups de feu de mardi soir contre le centre d’accueil prévu à Saint-Brévin, le préfet comprend  » que les craintes doivent s’exprimer  » mais « restons raisonnables « , insiste-t-il,  » les questions méritent d’être posées, j’apporte les réponses mais nous vivons dans un monde républicain, nous sommes des citoyens dans notre pays (…) certains gestes y sont totalement intolérables « .

Les opposants à ce projet d’accueil organisent une réunion samedi, salle des Dunes, à Saint-Brévin à partir de 20 heures. De son côté, le site Indymedia appelle à un rassemblement citoyen dès 19h devant la salle de réunion afin de  » montrer que les valeurs de solidarité et d’entraide sont plus fortes que (les) idées réactionnaires  » des opposants.

Pascal Bertho, décembre 2016

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